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LA FIÈVRE D’OR.

— Le hasard n’existe pas, frère, c’est Dieu qui prépare l’accomplissement de tous les événements ; je te cherchais.

— Tu me cherchais, moi ! par ici ?

— Pourquoi non ? Toi-même, n’est-ce pas afin de me retrouver que tu es venu au Mexique ?

— Oui, mais comment l’as-tu appris ?

Valentin sourit.

— Il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans. Si tu le désires, en quelques mots je te prouverai que je suis beaucoup mieux informé que tu ne le supposes, et que je sais à peu près tout ce qui t’est arrivé depuis notre séparation à l’hacienda de la Paloma[1].

— Cela est étrange.

— Pourquoi donc. Il y a trois mois environ, toi-même ne te trouvais-tu pas à l’hacienda del Milagro ?

— En effet.

— Tu la quittas après y avoir passé quelques jours au retour d’une course que tu avais entreprise dans le far West, à la recherche d’un riche gisement aurifère.

— C’est vrai.

— Pendant cette expédition, pleine de péripéties sombres et terribles, deux hommes t’accompagnaient[2] ?

— Oui, un chasseur canadien et un chef comanche.

— Très-bien. Le chasseur se nommait Belhumeur et le chef indien la Tête-d’Aigle, n’est-ce pas cela !

— En effet.

  1. Voir le Grand chef des Aucas, 1 vol. in-12. Amyot, éditeur
  2. Voir la Grande Flibuste. 1 vol. in-12. Amyot, éditeur.