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L’ÉCLAIREUR.

— Ce misérable Addick, auquel don Miguel s’était fié, ajouta doña Luisa, comment en a-t-il agi avec nous ?

— C’est vrai ! vous devez parler ainsi ! Que puis-je faire pour vous prouver d’une façon péremptoire que vous pouvez avoir en moi pleine et entière confiance ?

Les deux jeunes filles rougirent et se regardèrent en hésitant.

— Tenez, reprit le chasseur avec bonhomie, je vais lever tous vos doutes. Ce soir, je vous reverrai ; un homme m’accompagnera ; je crois qu’il pourra vous convaincre.

— De qui parlez-vous donc ? demanda vivement doña Laura.

— De don Miguel.

— Il viendra ? s’écrièrent ensemble les jeunes filles.

— Ce soir, je vous le promets.

Les deux enfants se jetèrent dans les bras l’une de l’autre pour cacher leur rougeur et leur confusion.

Le chasseur, après avoir un instant admiré ce groupe gracieux, sortit en disant d’une voix douce et sympathique :

— À ce soir.

Dans la première salle du palais, l’amantzin et Atoyac attendaient avec anxiété le résultat de la visite. Lorsque le chasseur fut au milieu d’eux et que le grand-prêtre l’eut interrogé sur la situation des malades, il parut se recueillir un instant, puis il répondit d’une voix grave :

— Mon père est un homme sage ; rien n’égale sa science : que son cœur soit dans la joie, car bientôt ses captives seront délivrées du méchant esprit qui les obsède.

— Mon père dit-il vrai ? demanda l’amantzin en cherchant à lire sur le visage du faux médecin le degré de confiance qu’il devait lui accorder.

Mais celui-ci était impénétrable.

— Écoutez, répondit-il, voici ce que cette nuit le grand