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coup d’éclat qui terrifie le gouvernement mexicain en lui donnant la mesure de notre force.

— Bien ; surtout n’oublie pas que jusqu’à nouvel ordre la guerre que tu entreprends doit être une suite non interrompue de coups de main hardis.

— Oh ! sois tranquille ; maintenant que les Mexicains ont levé le masque et m’ont contraint à me défendre, ils apprendront à connaître les hommes qu’ils ont si longtemps méprisés et qu’ils ont crus lâches parce qu’ils étaient bons.

— Le colonel Florès est-il parti ?

— Non, pas encore.

— Retiens-le ici jusqu’à demain, sous n’importe quel prétexte.

— Pourquoi cela ?

— Laisse-moi faire, tu le sauras. Maintenant, préparons-nous à soutenir l’attaque des Indiens : si mes pressentiments ne me trompent pas, elle sera chaude.

— Qu’est-ce qui te le fait supposer ?

— Certains renseignements que j’ai pris moi-même, et d’autres plus importants encore que Curumilla m’a donnés. Ah ! tâche donc que le colonel mexicain, sans cependant soupçonner qu’on le surveille, ne puisse sortir du camp.

— Cela sera fait. Tu sais que je me repose sur toi de toutes les précautions à prendre ?

— Pour l’extérieur, oui ; veille seulement à ce que les lignes ne soient pas forcées.

La plus grande animation régnait dans le camp ; les forgerons et les armuriers étaient à l’œuvre, travaillant avec une ardeur fébrile à remettre les armes, les wagons et les affûts en état.