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XXII

Après la victoire.

Jamais victoire plus éclatante n’avait été remportée avec des troupes numériquement aussi faibles, et dans des conditions en apparence aussi défavorables.

L’armée mexicaine avait évacué Hermosillo dans le plus grand désordre, en abandonnant trois cents morts et blessés, des bagages de toutes sortes, des canons, des munitions et des drapeaux : sa déroute était complète.

Le général Guerrero, la bonté au front et la rage au cœur, fuyait à toute bride sur la route d’Urès, poursuivi l’épée dans les reins par la cavalerie française.

Le comte avait fait un grand nombre de prisonniers, parmi lesquels se trouvaient plusieurs officiers mexicains.

La joie des aventuriers tenait du délire ; cependant, ces brillants avantage n’avaient pas été remportés sans des pertes sensibles, vu la forée numérique de l’armée. Elle avait perdu vingt-deux hommes, chiffre énorme, qui témoignait de l’acharnement de la lutte et du courage avec lequel les Mexicains avaient combattu.

Parmi les morts, le comte avait à regretter quelques-uns de ses officiers les plus aimés, braves jeunes gens qui s’étaient fait tuer à la tête de leurs sections en entraînant leurs soldats.

Le comte, bien que ses habits fussent criblés de