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suppose, ou quelque chose comme cela, grand ami du général Guerrero. Eh bien, messieurs, je ne vois pas trop ce que vous et moi pouvons avoir de commun ensemble.

— Pardonnez-moi, monsieur le comte ; nous sommes envoyés vers vous par le señor don Flavio Asustado, préfet d’Hermosiflo, afin de vous faire des propositions.

— Ah ! ah ! dit le comte en mordillant sa moustache, en vérité !

— Oui, monsieur le comte, et des propositions fort avantageuses même, dit le négociant d’un ton insinuant.

— Pour vous peut-être, monsieur, qui vendez du calicot et des bijoux faux, mais pour moi, je ne le crois pas.

— Cependant, si vous me permettiez de m’acquitter de ma mission, et de vous dire ces conditions, peut-être que…

— Comment donc ! cher monsieur, mais je ne demande pas mieux, moi ; acquittez-vous de votre mission, c’est trop juste ; seulement, faites vite, parce que je suis pressé.

M. Thollus se redressa, et après s’être consulté un instant avec son compagnon, il reprit en s’adressant à don Luis, qui se tenait froid et impassible devant lui :

— Monsieur le comte, don Flavio Asustado, préfet d’Hermosillo, que j’ai l’honneur de représenter…

— C’est convenu, allez au fait, interrompit don Luis avec impatience.

— Vous offre, si vous consentez à vous éloigner, avec votre troupe sans rien tenter contre la ville,