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— Bon ! bon ! fit en riant Valentin, nous verrons ; mais nous sommes arrivés.

Et sans plus causer, ils entrèrent dans une maison.

Il n’existe pas au Mexique de plaisir, si ce n’est le monté ou peut-être les feux d’artifice, qui excite l’intérêt au même degré qu’un combat de coqs, et cet intérêt n’est pas restreint seulement à une certaine classe de la société ; il n’y a pas, sous ce rapport, de différence entre le président de la république et le plus humble citoyen, entre le généralissime et le dernier lepero, entre le plus haut dignitaire de l’Église et le plus obscur sacristain ; blancs, noirs, métis et Indiens, toute la population se rue avec une frénésie sans égale à ce spectacle sanglant si rempli d’intérêt pour elle.

Voici comment sont disposées les arènes. Derrière une maison, on choisit un vaste enclos au centre duquel s’élève un amphithéâtre circulaire de cinquante à soixante pieds de diamètre ; le mur de cet amphithéâtre n’a jamais moins de vingt pieds de haut ; il est bâti en briques, soigneusement récrépi à l’intérieur et à l’extérieur avec du ciment dur.

Cinq rangs de siéges disposés en gradins entourent complétement l’intérieur de l’édifice.

Jusqu’à l’ouverture des portes, personne ne sait quels sont les volatiles engagés.

Enfin, aussitôt que le public est admis dans l’enceinte, les coqs sont apportés ; les parieurs en achètent chacun un, que l’on remet ensuite entre les mains du dresseur chargé des arrangements préliminaires.

Du reste, ces arrangements sont simples. Les coqs ayant été, quelques jours auparavant, privés