Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fête où coulent des flots de pulque et de mezcal, ce ne sont que Jaranas, Montés, corridas de toro, enfin divertissements de toutes sortes, que, malgré la grande affluence d’étrangers, jamais aucun méfait ne vient assombrir.

Le peuple mexicain n’est pas méchant, c’est un enfant mal élevé, têtu et colère, rien de plus.

Trois jours après les événements que nous avons rapportés dans notre précédent chapitre, le pueblo de la Magdalena, alors, à l’époque la plus animée de sa fête annuelle, était en proie à une agitation et une animation extraordinaire, animation à laquelle la fête semblait être complétement étrangère, car les jeux avaient été subitement interrompus et la population s’était portée en masse en courant, riant et se bousculant, vers une des extrémités du pueblo, où, d’après les quelques mots échangés rapidement et d’un air affairé entre les coureurs et saisis au passage, il se passait quelque chose d’étrange.

En effet, bientôt des clairons sonnèrent Une fanfare et une troupe d’hommes armés déboucha dans le pueblo, marchant en bon ordre et d’un pas ferme et délibéré.

C’était d’abord une avant-garde d’une dizaine de cavaliers bien montés ; puis venait une troupe assez nombreuse formée en sections de trente hommes chacune environ, faisant flotter au milieu d’elle les larges plis d’un drapeau sur lequel était écrit : Independencia de la Sonora.

Derrière cette troupe venaient deux pièces de canon attelées de mules, puis un escadron de cavalerie, suivi immédiatement par une longue file de wagons et de charrettes.