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— Ne confondons pas ; je ne vous ai pas dit le général Guerrero, mais seulement don Sébastian Guerrero.

— Trêve de folies, don Cornelio ; causons sérieusement, ce que vous dites en vaut la peine.

— Je suis sérieux, don Luis ; le général ne se présente ici qu’en simple particulier. En un mot, c’est le père de doña Angela qui se trouve dans notre camp et non le gouverneur de la Sonora.

— Je commence à comprendre, dit le comte d’une voix creuse en marchant d’un air agité de long en large dans le jacal. Et que s’est-il passé entre et le père et la fille ? Ne craignez pas de tout me dire, je saurai me contraindre.

— Il ne s’est rien passé du tout, don Luis, grâce à Dieu !

— Ah !

— Oui, par la simple raison que, d’après mon conseil, doña Angela a refusé de recevoir la visite de son père en votre absence.

— Elle a eu la force de faire cela ? dit le comte, en s’arrêtant et lançant un regard perçant sur l’Espagnol.

— D’après mon conseil, oui.

— Merci, don Cornelio. Ainsi le père Séraphin et le général…

— Attendent votre retour dans un jacal construit exprès pour eux où, bien que libre en apparence, le général est si bien surveillé à la sourdine, que je le défie de faire le moindre mouvement sans que je le sache.

— Voue avez eu raison d’agir ainsi que vous l’avez fait, mon ami ; vous avez dans cette circonstance dif-