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nombreux et exposés par conséquent aux insultes de nos ennemis que nous devons nous lier d’autant plus étroitement pour nous défendre et exiger que justice nous soit rendue. En agissant ainsi, ce n’est pas seulement notre honneur que nous sauvegardons, c’est la patrie que nous défendons, ce titre de Français dont, à juste titre, nous sommes fiers, que nous garantissons de toute souillure.

— Vous parlez bien, capitaine, interrompit Valentin ; vos paroles sont celles d’un homme de cœur. C’est à l’étranger surtout que le patriotisme doit être fort et inflexible. Nous n’avons pas le droit de laisser abaisser par de misérables ennemis cet honneur national que nos frères de France nous ont confié, car chacun de nous ici représente notre chère patrie, il doit à ses risques et périls la faire respecter de tous, en quelque circonstance que ce soit.

— Oui, reprit vivement le capitaine ; le gouvernement mexicain en insultant le comte de Prébois-Crancé, en faussant tous ses engagements avec lui, en le trahissant lâchement n’a pas insulté un Français, un individu quelconque, un aventurier sans aveu, il a insulté la France. Eh bien, c’est à la France à lui répondre, et vive Dieu ! la France lui répondra ; nous relèverons le gant qui nous est jeté, nous combattrons pour venger notre honneur, et si nous succombons, eh bien, nous serons noblement tombés dans l’arène, et, croyez-le bien, messieurs, notre sang n’aura pas vainement coulé, notre patrie nous plaindra tout en nous admirant, et notre chute nous suscitera des vengeurs. D’ailleurs, monsieur le comte, ajouta-t-il, vous n’êtes en aucune façon un