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LES PIEDS FOURCHUS

harnache les chevaux ! Femme donne-nous de ton double-saur !

Les étrangers se regardèrent en entendant ce mot bizarre.

— Vous ne connaissez pas ça ! nous appelons ainsi un friand hachis de poisson salé et de pommes de terre : c’est la nourriture de voyage. Mère ! tu sais ce qu’il nous faut ? du porc fumé, du riz grillé à l’italienne, des pommes, du gâteau de noix, du café, de la mélasse, un baril de Santa-Cruz ou de la Jamaïque, un flacon de thé.

— Ah ça ! vous allez donc camper ?

— Tout juste.

— Pardon, mister, continua le Brigadier en se tournant vers celui des voyageurs qui paraissait s’intéresser le plus à ces préparatifs : permettez-moi deux ou trois questions avant cette expédition qui fera de nous des compagnons fidèles dans le désert.

— Questionnez, sir.

— À quelle distance sont les premiers arbres écorcés ?

— Environ trois milles, à vol d’oiseau.

— Quelle espèce d’arbres a été attaquée ?

— Les érables, en général, et ont du gros bois.