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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

trèrent très-empressés de l’aider autant qu’ils pourraient.

— Nous avons suivi sa piste pendant trente milles, et nous l’avons perdue au milieu des bois, là-haut ; dit le plus âgé des voyageurs en montrant du doigt la cime du coteau le plus éloigné.

— Il doit avoir plus d’un yard de taille, observa le vieillard ; si nous commençons vivement la chasse, nous l’aurons, aussi sûr que voilà un fusil ; avant quatre jours nous dépisterons sa femelle et peut-être un ou deux jeunes qui doivent marcher avec lui. Mais ce sera une rude besogne. Avez-vous remarqué s’il a brouté quelque part ?

— Pas beaucoup : si vous voulez, nous vous conduirons à l’endroit où nous sommes tombés sur sa piste vous verrez ses glissades sur la neige, ses percées dans les broussailles, et les traces de sang laissées par les écorchures que la glace rompue faisait à ses jarrets.

— Oh ! oh ! beuglait-il fort ? demanda le Brigadier trépignant d’ardeur, et incapable de se contenir pendant que Luther préparait les vivres, les couvertures, les raquettes, les peaux de mouton.

— Certes oui ! on aurait cru entendre une horde