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LES PIEDS FOURCHUS

triarche débattait dans son esprit le point de savoir s’il leur lirait un chapitre de la Bible ou leur proposerait de faire la prière, lorsque la porte s’ouvrit doucement derrière lui, et l’on vit apparaître la face rougeaude et velue du berger. Il était pâle, hors d’haleine, et se mit à faire des signes à Luther qui, seul, regardait de son côté.

Ce dernier repoussa sa chaise et se leva pour sortir.

— Où vas-tu ? qu’est-ce qu’il y a encore ? demanda sa mère.

— Rien, mère, je veux donner quelques explications à Pal’tiah concernant le sentier à faire dans la cour des vaches avant que Liddy s’en aille.

— Liddy ! où va-t-elle donc ? dit Grand-Père.

— Chez ses parents, pour un jour ou deux, répondit sa femme.

— Chez ses parents ! et pourquoi ?

— Oh ! dit Jerutha, elle a eu si peur la nuit dernière, lorsqu’elle allait traire, qu’elle a déclaré qu’elle ne passerait pas une soirée de plus sous ce toit ; quand bien même vous lui donneriez la ferme, Grand-Père.

— Quelle frayeur a-t-elle eue ?

— Que dois-je faire, Grand-Mère ? voilà que