temps de cet étrange captif qui repoussait même l’ombre de la liberté.
Le jour du jugement arriva enfin après une longue attente ; Burleigh comparut devant le jury.
On lui demanda s’il avait un conseil.
— Non ! répondit-il, Dieu me défendra.
On lui demanda s’il voulait décliner la compétence du jury.
— À quoi bon ? répliqua t-il avec un calme sourire, ne serai-je pas toujours jugé par des hommes ?
On s’informa de ses moyens de défense.
— Je suis innocent, dit-il, je le jure.
— Mais cette réponse ne suffit pas, observa l’Attorney ; il faut des preuves.
— Quelles preuves ?
— Un alibi, par exemple.
— Ah ! c’est vrai, je n’y songeais pas. Je puis l’établir. Mais le jury voudra-t-il m’accorder un délai ?
— Autant qu’il sera nécessaire. Et des témoins à décharge… ? pouvez-vous en fournir ?
— Des témoins… ? oui mais il sont à Québec.
— C’est bien loin ; nous ne pourrons les contraindre à venir ici.