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LES PIEDS FOURCHUS

dront ce soir peut-être, et nous en ferons une belle affaire, hein ?

— Ah ! oui : nous voilà bien récompensés de nos fatigues.

— Si ce n’était pas trop tard, nous commencerions bien la battue avant l’arrivée des autres chasseurs.

— Ce serait une bonne idée, si nous n’avions pas à craindre d’être dérangés par tous ces ahuris au premier mouvement du gibier ; d’ailleurs nous n’avons pas de chiens avec nous.

— Qu’importe, nous n’avons pas à suivre des pistes dans la neige ; dans mon opinion il nous suffira de les guetter et de les fusiller au gîte.

— C’est possible ; mais évitons ces jeunes chasseurs étourdis et enragés qui veulent toujours tirer les premiers. J’opine pour rester ici à l’affût jusqu’à ce que les animaux paraissent.

— Adopté.

Nos deux héros se postèrent en silence et attendirent patiemment : le Brigadier était assis dans la neige, adossé contre un arbre, son fusil couché en travers sur ses genoux ; Burleigh, debout, montait la garde sur une éminence d’où son regard perçant commandait tous les environs.