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LES PIEDS FOURCHUS

rieuse qui stupéfia Luther ; mais avant qu’il fut hors de portée de la voix, le Brigadier lui cria :

— Ne les laissez pas retourner au camp, Iry, ou bien ce sont des hommes morts : tâchez de les ramener ici ; leur souper sera prêt.

— Souper… ! observa Luther en regardant le soleil.

— … Goûter, dîner, souper, comme tu voudras. Ils auront un appétit qui leur fera trouver tout bon, je te le garantis, quelque nom qu’on adopte.

— Très-bien, Père.

— Ça va nous ragaillardir, un bon repas ! Ils pourraient être ici dans une heure ; néanmoins je ne les attends qu’après le coucher du soleil.

— Vous devez avoir besoin de prendre un air de feu, Père.

— Oui, ma foi prends ma hachette et coupe de la broussaille, tant que tu pourras pendant que je vais préparer les grillades. Ah ! ah ! c’est ça une bonne affaire ! allons Luther, presse !

Le gros garçon partit au galop : le père se mit à dépécer le moose en belles tranches fumantes, sans oublier le muffle, le foie et les os à moelle :