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LES PIEDS FOURCHUS

pelotonner au coin de ce bon feu brillant et chaud dans cette cuisine bien close, sous ce toit hospitalier.

Toute la famille était depuis quelques moments dans un profond silence, lorsque, dans le vestibule, s’élevèrent soudain des clameurs confuses suivies d’un tumulte extraordinaire. Le brigadier sauta sur son siége, et poussa une formidable interjection ; son petit banc roula au loin sur le plancher.

— Ho ! là ! Ho ! qu’est-ce qu’il y a encore par là ?… grommela-t-il ; je croyais les enfants couchés depuis au moins une demi-heure.

— Voyez çà vous-même, mon mari ! ils ne m’écoutent pas, moi, répliqua la Tante Sarah, en activant son fuseau d’une main, pendant que de l’autre elle rajustait ses lunettes ; oh ! les méchantes petites pestes !!

— Boule de neige, grand’Man, crièrent plusieurs petites voix fraîches et animées ; en même temps, avec de bruyants éclats de rire, une demi-douzaine de diablotins des deux sexes firent irruption dans la salle.

— Merci de nous ! s’écria la jeune femme aux cheveux noirs, que faites-vous donc ?