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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

fique, jamais chasseur n’en vit une plus gigantesque.

— Hurrah ! voici les roquets !

Au même instant, les échos répétèrent mille aboiements très-proches. L’Onde Jerry courut dans leur direction ; Burleigh fit un détour, espérant couper les devants à la bête, avant qu’elle gagnât le fort du bois.

Les cris de la meute se rapprochaient ; la voix sourde d’un gros dogue s’y mêlait par intervalles ; parfois retentissait la plainte d’un chien blessé ; ça et là des coups de feu : tous ces bruits réunit formaient un vacarme infernal.

Soudain, au moment où le Brigadier se précipitait vers une éclaircie, toute blanche de neige, un horrible craquement fit frissonner le bois devant lui, en trois ou quatre places différentes : un moment ému, il reprit bientôt son sang-froid, mit son fusil en joue et marcha droit au bruit. Soudain une clameur aigüe frappa ses oreilles, c’était Burleigh qui criait de façon à glacer d’effroi le plus intrépide veneur :

— Garde à vous, sir ! garde à vous ! courez, sur votre vie ! faites feu et courez ! ou vous êtes perdu !