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LES PIEDS FOURCHUS

qui ont marché sur sa piste, vous aient affirmé ne pas l’avoir aperçu !

— Je saurai ce qu’il en est, répliqua le Brigadier en hochant la tête.

En effet, à la première occasion, il questionna les deux jeunes gens ; leur réponse fut vague : ils avaient bien aperçu une ombre sillonner le bois ; mais c’était la nuit, par le clair de lune, ila n’avaient pu bien juger l’animal, qui d’ailleurs avait passé hors de portée.

On entrait dans la plus chaude période de la chasse : tous les chasseurs étaient dispersés, sans avoir ensemble aucun moyen de communication. La plupart d’entre eux s’efforçaient de marcher avec le Brigadier ou le maître d’école, et, lorsqu’ils les perdaient de vue, ils suivaient leurs pistes autant que possible.

À force d’avancer, les hardis aventuriers avaient laissé derrière eux les basses collines ; ils parcouraient maintenant la région des grands bois où l’Arbor vitæ atteint des dimensions gigantesques, et s’élève à la hauteur de soixante pieds.

Le Brigadier était toujours le premier ; Burleigh et Ned Frazier le suivaient d’assez près ; le reste de la troupe venait ensuite comme il pou-