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l’aigle-noir des dacotahs

Mais, pour toute réponse, ils entendaient le bruissement des herbes, et le bourdonnement des insectes qui s’abattaient sur eux en colonnes serrées… ou bien le silence murmurant du désert.

Bientôt le vertige s’empara de ces pauvres têtes brûlantes que torréfiait l’implacable soleil. Dans un lointain mirage, il leur semblait aussi voir des sources jaillissantes, des lacs, des jets d’eau ; il leur semblait aussi voir des montagnes vertes, couronnées de neiges éternelles, aux flancs boisés et humides de rosée. Tout à coup la chute d’un cheval, les piqûres des insectes, ou le passage d’un tourbillon de chaude poussière, les rappelait à l’horrible réalité :

— De l’eau ! de l’eau, par le ciel ! disaient-ils, les dents serrées.

— Ah ! Waltermyer ! vous nous laisserez donc mourir de soif ! cria Morse.

— Voyons ! voyons donc ! soyons hommes, encore une petite heure, et nous serons arrivés. Voyez devant nous le gazon qui verdit là-bas ; nous y trouverons l’eau en creusant un peu : les arroyas (sources) ne doivent pas être taries, et,