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les drames du nouveau-monde

— Fouiller ? homme ! vous creuseriez bien jusqu’à la Chine sans trouver de quoi mettre une goutte sur la langue d’un oiseau. Regardez ces buissons de sauges ; croyez-vous qu’ils sachent ce que c’est que la rosée ?

— Alors, il faut que les chevaux meurent !

— Eh non ; pas encore. Enlevez-leur les lourdes selles et les couvertures ; le contact de l’air les ranimera un peu. Enfin, pour aller au pire, nous les abandonnerons à eux-mêmes ; ils finiront par trouver de l’eau, car les bêtes ont un instinct qui ne les trompe jamais, et qui fait honte à l’esprit orgueilleux des hommes. Voyons, mes enfants ! enlevez les selles et poussez les chevaux devant vous.

On lui obéit ; et on essaya de se remettre en route ; mais au bout d’un mille, les hommes étaient épuisés ; ils remontèrent sur leurs chevaux et les firent marcher de leur mieux. Les pauvres bêtes tombaient à tout instant et ne se relevaient qu’à grand’peine.

— De l’eau ! de l’eau donc ! grommelaient les hommes affolés par la soif.