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l’aigle-noir des dacotahs

Le cavalier au cheval noir était seul resté en selle : le jeune couple s’approcha de lui.

— Frère, lui dit le jeune homme, voilà notre maison ; regardez ces portes ouvertes, regardez ces visages amis ; la prairie est bien solitaire, le désert est bien vide ; que notre frère au visage pâle détourne ses regards de l’ouest et qu’il les arrête sur ce wigwam heureux ; notre affection sera longue comme la vie, les jours s’écouleront sans nuage. Bientôt, ajouta-t-il en tournant les yeux vers sa jeune femme toute rougissante, il y aura parmi nous de petits enfants qui vous rappelleront de chers souvenirs. Osse’o prie son frère au visage pâle de rester avec lui.

— Oh ! ma douce petite Est’, murmura Waltermyer ; merci mon cher compagnon, poursuivit-il d’une voix émue, j’ai besoin de l’air qu’on respire là bas ; ici je manque de soleil et le ciel me semble petit : je suis un enfant de la savane, les bois réjouissent ma vue, ces grandes maisons l’attristent. Et puis…, — ici sa voix trembla, ses yeux se voilèrent, — et puis… il y a dans les sentiers solitaires, des tombes auxquelles personne ne