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les drames du nouveau-monde

— Par la lumière du ciel ! tu ne le scalperas pas ! tout méchant et maudit reptile qu’il fût, c’était un blanc, tu ne le mutileras pas !

Mais, quelque prompt que fut l’élan de Waltermyer, Osse’o le devança suivi de près par Waupee : Esther resta seule.

Aigle-Noir les entendit ; laissant là le Mormon, il saisit une flèche et s’élança vers le précipice. Waupee, avec un cri passionné, bondit comme une panthère pour retenir le malheureux qu’elle aimait toujours ; Osse’o étendait les bras dans le même but : il n’était plus temps. Le monstre leur fit face et lança contre eux sa flèche avec une dextérité fatale, au même instant il se renversait dans l’abîme en chantant d’une voix implacable le chant de mort des Dacotahs.

Waltermyer, occupé à examiner le corps du Mormon, pour voir s’il vivait encore, n’avait point aperçu cette dernière scène.

— Oui, oui ! se dit-il à lui-même, il est mort, le malheureux ; pendant sa vie il ne valut rien et il fut la honte des hommes blancs. Cependant, j’ai quelque regret de n’avoir rien fait