Page:Aimard, Auriac - L’Aigle-Noir des Dacotahs.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

145
l’aigle-noir des dacotahs

de ces vêtements sur le précipice ; au moment où j’allais lui porter secours, il est tombé et s’est brisé sur les rochers.

Aigle-Noir ne pouvait soupçonner le mensonge indigne de Thomas ; après l’avoir épié d’un regard silencieux, il continua :

— C’était Osse’o des Dacotahs du Lac ; nous étions ensemble sur le bord d’un rocher : tout à coup le sol mouvant s’est dérobé sous ses pieds ; il est tombé avant que le bras étendu de son frère Aigle-Noir ait pu le retenir.

— Ah ! c’est malheureux !

— Il est au pays des chasses heureuses ; le léger canot qui sillonne la rivière noire a porté son ombre dans les prairies fleuries du grand Manitou.

— Qu’il y soit en paix ! Et maintenant…, la jeune fille ?

— Est-ce que mon frère pâle a lutté avec l’ours géant des montagnes ? répondit l’Indien qui se plaisait à voir l’anxiété du Mormon.

— Non, mon stupide cheval est tombé avec moi, voilà tout. Mais… la fille.

— Les sentiers escarpés des collines ne sont