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Inutile de dire que son adversaire acharné se précipita à sa poursuite : cette fois l’artiste avait si bien pris son élan que l’Indien fut distancé pendant quelques secondes. Toutefois l’avance gagnée par Halleck fut bientôt reperdue : ce qui ne l’empêcha pas de prendre son temps pour raffermir sous le bras son portefeuille, dont, avec une ténacité rare, il n’avait pas voulu se dessaisir : on aurait pu croire qu’il le conservait comme un talisman pour une occasion suprême.

Au bout de quelques pas il entendit craquer les broussailles sous les pas du Sauvage : son approche était d’autant plus dangereuse qu’il avait retrouvé son tomahawk.

Craignant toujours de recevoir, par derrière, un coup mortel, Halleck se retournait fréquemment. Cet exercice rétrospectif lui devint funeste, il se heurta contre une racine d’arbre et roula rudement sur le sol la tête la première.

Le Sauvage était si près de lui, que sans pouvoir retenir son élan, il culbuta sur le corps étendu de l’artiste. Halleck se releva d’un bond, recula de trois pas, et voyant que l’heure d’une lutte suprême était arrivée, il se prépara à vaincre