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les airs comme une balle, Adolphe se vit obligé de se cramponner à deux mains aux courroies du siège : en même temps la voiture faisait, en roulant, un tel fracas, que pour causer il fallait littéralement se livrer à des vociférations.

Au bout d’un mille, à peine, l’album sauta hors du caisson, ses feuilles s’éparpillèrent à droite et à gauche, dans un désordre parfait. On mit bien un grand quart d’heure pour ramasser les croquis indisciplinés et les paysages voltigeants ; puis, lorsqu’ils furent dûment emballés, on recommença la même course folle.

Cependant la nuit arrivait, on avait déjà laissé bien des milles en arrière ; le terme du voyage n’apparaissait pas.

— Peut-on espérer d’atteindre aujourd’hui le logis de l’oncle John ? demanda Halleck entre deux cahots qui avait failli lui faire rendre l’âme.

— Mais oui ! nous ne sommes plus qu’à un mille ou deux de la maison. Regardez là-bas, à gauche voyez-vous cette lumière à travers les feuillages ?

— Ah ! ah ! très-bien ; j’aperçois.

— C’est la case : nous y serons dans quelques instants.