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vient parfois rendre visite à l’oncle John. Il est connu sous le nom de Jim Chrétien ; je peux dire que c’est un noble garçon. Je ne craindrais point de lui confier ma vie en toute circonstance.

— Mais enfin, Maria, parlant sérieusement, ne pensez-vous pas que ces mêmes hommes Rouges dont vous faites si peu de cas, ne sont devenus pervers que par la fatale et détestable influence des Blancs. Ces trafiquants !… Ces agents !…

— Je ne puis vous le refuser. Il est tout-à-fait impossible aux missionnaires de lutter contre les machinations de ces vils intrigants. Pauvres, bons missionnaires ! voilà des hommes dévoués ! Je vous citerai le docteur Williamson qui a fourni une longue et noble carrière, au milieu de ces peuplades farouches, se heurtant sans cesse à la mort, à des périls pires que la mort ! tout cela pour leur ouvrir la voie qui mène au ciel ! Et le Père Riggs, qui, depuis trente-cinq ans, erre autour du Lac qui parle, ou Jyedan, comme les Indiens l’appellent. C’est un second apôtre saint Paul ; dans les bois, dans les eaux, dans le feu, en mille occasions, sa vie a été en péril : un jour sa misérable hutte brûla sur sa tête ; il ne pût s’échapper qu’à travers une pluie