Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.

80
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

— Non ! j’ai autre chose à faire encore, répondit-il en disparaissant : nous nous rencontrerons plus tard.

Au bout d’une seconde le bruit de ses pas s’était évanoui.

Bientôt reparut le vieil Ermite, et la route se continua sans autre incident. Arrivés à la rivière Laramie, les trois voyageurs se procurèrent aisément un bateau, et, comme il s’agissait simplement de suivre le fil de l’eau, Marshall et le vieux John arrivèrent au Fort, ou plutôt à ses ruines, avant la tombée de la nuit. Oakley était resté en arrière pour conduire Dahlgren en côtoyant le fleuve : néanmoins il arriva avant que l’obscurité fût complète.

Les Sauvages avaient quitté les environs du fort ; quelques soldats s’étaient groupés dans ce dernier refuge. Marshall obtint d’eux un récit confus de ce qui s’était passé ; mais aucun détail ne put lui être donné sur le sort de sa femme et de son enfant : on ne savait rien à leur égard.

Pour le père, pour l’époux, ce fut une vraie agonie de désespoir. L’incertitude, plus cruelle que la réalité, le mordait au cœur avec ses ter-