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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

la fin, des mouvements furtifs se firent entendre dans les ravins environnants, et successivement plusieurs têtes empanachées de sauvages se montrèrent par-dessus les buissons. Enfin l’un d’eux se hasarda en pleine clairière. Marshall, tout bouillant d’ardeur, fit feu de son revolver.

Ce fut là une grande imprudence, car l’oreille exercée des Peaux-Rouges reconnut immédiatement la nature de l’arme, et en conclut que la petite caravane était de force minime. Aussitôt les Pawnies firent irruption avec d’affreux hurlements. Le lieutenant déchargea successivement les cinq coups de son arme impuissante ; il ne réussit qu’à blesser trois Indiens. Quatre autres, sans blessures, s’élancèrent sur lui : ils savaient bien que ce n’était pas une fusillade de chasseurs, et méprisaient profondément les soldats réguliers.

Oakley épaula sa bonne carabine, l’Indien le plus proche tomba avec un hurlement de rage. Mais les trois survivants restaient intacts, leurs armes chargées : la partie était encore inégale et la position étrangement dangereuse. La grande difficulté était d’échapper à leur feu et de transformer la bataille en lutte corps à corps.