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L’obscurité du soir commençant à arriver, le feu se ralentit sensiblement et ne continua qu’à rares intervalles. C’était, du reste, plutôt une ruse pour occuper l’attention des Indiens qu’une attaque sérieuse ; en effet, dès que le crépuscule fut sombre et avant le lever de la lune, cinquante hommes, sous le commandement d’un lieutenant, commencèrent à tourner la montagne en se dirigeant vers les sommets du défilé. Comme cette ascension devait avoir lieu par un sentier rude et escarpé, il avait été calculé qu’elle ne pourrait être accomplie que bien avant dans la nuit. Oakley fut joint comme guide à ce détachement.

L’artillerie était restée dans le bas, avec le nombre d’hommes strictement nécessaires pour le service des pièces. Les Indiens avaient une telle frayeur de ces « gros rifles, » que jamais ils ne se hasardaient à les approcher : un renfort pour les protéger devenait donc inutile.

Une autre portion des troupes mit pied à terre et laissa ses chevaux derrière un banc de rochers, sous la garde d’un piquet de cavaliers. Cinquante hommes se portèrent sur le flanc gauche : Marshall, avec cent hommes d’élite, gagna le flanc droit pour revenir au centre des cavernes.