Page:Aimard, Auriac - Cœur de panthère.djvu/193

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment vers la montagne. Un peu en avant se dessinait comme un ruban noir une division d’infanterie, ou, pour mieux dire, de cavaliers qui avaient mis pied à terre.

Dans ce poste d’observation, Quindaro était passablement en vue ; trop même pour sa sûreté, car il entendit tout à coup à peu de distance le craquement d’une batterie de fusil. Prompt comme la pensée, le jeune homme plongea dans l’obscurité du ravin et se coucha par terre au moment où le coup partait sans l’atteindre.

Il se releva sans bruit ; mais, à son premier mouvement, une forme sombre se dressa à côté de lui et un tomahawk siffla sur sa tête ; un « plongeon » rapide le lui fit esquiver.

Heureusement pour lui, le rifle de son invisible adversaire n’était pas rechargé, car au lieu de recevoir une balle, comme il s’y attendait, le fugitif n’entendit que des pas précipités qui se mettaient à sa poursuite.

Au bout de quelques pas, Quindaro trébucha et tomba. Il avait donné dans une embuscade : un rapide coup-d’œil lui fit apercevoir des fantômes tapis ras de terre au milieu des buissons.