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développement progressif de la plante

qu’avec l’âge elle allait en décroissant. C’est ce qu’établissent les nombres ci-dessous qui, pour deux périodes delà campagne 1886, indiquent en centièmes la quantité de saccharose contenue dans les tubercules récoltés le 1er juillet et le 13 août.



Dès cette époque, j’avais été frappé de l’importance que doit présenter, au point de vue physiologique, la présence régulièrement décroissante du saccharose dans un produit végétal en voie de formation aussi rapide qu’un tubercule de pomme de terre ; mais, désireux de contrôler ce fait par des expériences plus nombreuses, j’en avais retardé la publication jusqu’à l’époque où le but de mes recherches serait atteint.

Hermann. Jeuxey. Magnum bonum. Chardon.
1er juillet. 
0,88 1,27 0,88 1,23
13 août. 
0,22 0,22 0,81 0,35


Entre temps cependant, M. Hungerbühler annonçait que dans le jus de tubercules jeunes, récoltés en juin, il avait découvert un principe sucré soluble dans l’eau et l’alcool, et qui, chauffé en présence de l’acide chlorhydrique étendu, réduisait la liqueur de Fehling. Il ne s’était pas prononcé sur la nature de cette matière sucrée. Tout récemment, MM. Schulze et Seliwanoff[1], reprenant cette étude, parvenaient à extraire des tubercules de la pomme de terre le saccharose à l’état cristallisé. C’est donc à ces savants que revient le mérite d’avoir les premiers fait connaître la présence du saccharose dans le jus des tubercules de pommes de terre. J’indiquerai bientôt de quelle façon, à mon avis, il intervient à la formation de ces tubercules.

Je n’ai d’ailleurs, pour le dosage des matières sucrées, employé que les procédés ordinaires ; le jus étant déféqué à l’acétate de plomb basique, filtré d’abord et passé au polarimètre, une partie était traitée directement par la liqueur de Fehling, pour la recherche du sucre réducteur, tandis qu’une autre partie, additionnée de 10 pour 100 d’acide chlorhydrique, chauffée vingt minutes à la vapeur d’un bain-marie, était soumise à l’inversion, puis, comme la première, mélangée à une solution bouillante de tartrate de cuivre et de potasse.

  1. Landwirtch. Vers. Stat., XXXIV, p. 403 ; 1887.