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résultats des campagnes de 1894 et 1895.

divers côtés, des conditions météorologiques analogues ont été constatées. Comme en mai, d’ailleurs, le ciel est resté généralement nuageux ; il en a été de même au commencement de juillet et, pour ces causes, la récolte s’est trouvée compromise au milieu de juillet, les tubercules commençaient à peine à se former au pied de tiges peu développées ; ils étaient d’ailleurs moins abondants que de coutume. Puis, vers la fin de juillet, le régime a changé, des pluies abondantes ont succédé à la sécheresse, et un instant on a pu espérer que le mal allait être réparé ; mais en août ces pluies sont devenues excessives pendant vingt et un jours, elles se sont prolongées presque sans interruption, et le ciel toujours couvert n’a pas apporté à la plante la somme de lumière nécessaire à l’enrichissement des tubercules.

Puis, en septembre, la pluie continuant, les tubercules ont grossi, mais en se gorgeant d’eau et restant, généralement, pauvres en fécule. De là, une récolte peu abondante et peu riche.

Tout autre, inverse on pourrait presque le dire, a été le régime de la campagne de 1895. Contrairement à ce qui s’était produit en 1894, le mois de mai a été chaud et la pluie d’intensité moyenne, répartie sur 12 jours seulement, a favorisé la levée. Le mois de juin, de même, a apporté à la culture de la pomme de terre des conditions régulières et moyennes, la lumière a été assez abondante, et, malgré quelques orages, nos champs, à la fin de ce mois, présentaient en général une belle apparence.

En juillet, des pluies favorables sont venues s’ajouter aux cause précédentes de succès, et, dans ces conditions, on a vu, jusqu’au milieu d’août, les tubercules prendre un développement satisfaisant.

Mais, à ce moment, c’est-à-dire au moment même où, ainsi que je l’ai établi dans l’étude que j’ai faite du développement progressif de la pomme de terre, la végétation aérienne, entièrement constituée, commence à travailler surtout pour l’enrichissement des tubercules ; une sécheresse presque sans précédent, accompagnée d’une chaleur excessive, dépassant souvent 30°, est venue arrêter brusquement le progrès. Sous l’influence de cette chaleur, les feuilles profondément desséchées ont été, suivant l’expression vulgaire, grillées en quelques jours et incapables dès lors de remplir leurs fonctions physiologiques ; elles ont cessé d’alimenter