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résultats de la campagne de 1892.

singulière par de petites pluies qu’on ne saurait mieux comparer qu’à des arrosages calculés.

C’est ce que montrent, par exemple, les observations recueillies à l’école de Saulxures (Vosges) et que M. Poussier a bien voulu me communiquer. On y voit qu’en avril, du 13 au 30, il est tombé en neuf jours 39mm d’eau ; qu’en mai il a plu du 1er  au 7, plu également le 18 et le 24 ; qu’en juin la pluie, en seize jours, a fourni 95mm d’eau ; qu’en juillet il a plu légèrement le 5 et le 7 ; abondamment du 13 au 22 ; qu’en août enfin quatre périodes de pluies légères ont été enregistrées. On ne saurait imaginer de conditions meilleures pour la végétation, et il n’y a rien de surprenant à ce que, du fait de ces alternatives de chaleur et de pluie, les rendements aient en moyenne dépassé 40000kg. Mais des conditions aussi favorables se rencontrent rarement, et ce serait une faute que de considérer ce chiffre comme normal.


Pour la plupart de mes collaborateurs cependant, ces conditions favorables ne se sont pas rencontrées, et c’est malgré la continuité de la sécheresse qu’ils ont réussi ; c’est ailleurs par conséquent qu’il fallait chercher les causes des succès inespérés qu’ils avaient obtenus.

Il m’a semblé alors que très probablement la pomme de terre, avec ses longues radicelles, avait dû trouver dans les profondeurs du sol l’eau qu’exige sa végétation régulière et que l’atmosphère ne lui apportait pas. Pour m’éclairer sur ce point, j’ai prié ceux de mes collaborateurs chez qui ces succès s’étaient produits de me donner une description géologique aussi complète que possible des terrains cultivés, et, dans les réponses qu’ils ont bien voulu me faire, j’ai toujours trouvé l’indication d’un sous-sol peu perméable ou même totalement imperméable. Le phénomène dès lors se trouvait expliqué c’est en utilisant l’eau souterraine retenue par le sous-sol que la plante avait vécu et prospéré.

D’autres au contraire ont souffert de la sécheresse, et, du fait de son influence, ont vu leurs récoltes subir une diminution qui quelquefois a atteint la moitié du chiffre normal. Ceux-ci sont au nombre de quatorze, et j’en donne ci-dessous la liste, en les rangeant, comme de coutume, par régions :