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résultats de la campagne de 1891.

Un agriculteur de son voisinage, M. Grignon, a, sur 0a,44, récolté 400kg ; ce qui, à l’hectare, représenterait 91000kg.

M. Delarue, pharmacien au Havre, a, dans son jardin, de même, récolté 88kg sur 10mq ; ce qui, multiplié par 1000 seulement, représenterait 88000kg à l’hectare.

Je pourrais citer encore plusieurs chiffres du même ordre, je ne m’y attarderai pas ; je ne saurais cependant laisser dans l’ombre un ensemble de résultats qui, par les circonstances dans lesquelles ils ont été obtenues, méritent de fixer l’attention.

M. le Dr  Labrousse, député de la Corrèze, auquel j’avais envoyé 400kg de plant de Richter’s Imperator trié de Joinville, a confié ce plant à douze cultivateurs de son département qu’il a su convertir aux procédés de culture améliorée que je recommande. Parmi ces douze cultivateurs, les uns ont cultivé 1a, les autres 2a ; l’un d’eux a obtenu un rendement qui, calculé à l’hectare, s’élève à 71000kg ; deux ont obtenu 62000kg et 63000kg ; six ont obtenu de 50000 kg à 60000kg ; trois seulement ont obtenu de 40000kg à 50000kg.

Et ce qui rend ces résultats plus intéressants encore, ce qui établit la valeur des procédés culturaux indiqués, c’est que, cultivant par les mêmes procédés, dans les mêmes terrains, les variétés ordinaires du pays et notamment le Chardon, ces mêmes cultivateurs ont obtenu des rendements qui, en aucun cas, n’ont été inférieurs à 33000kg, et se sont quelquefois élevées jusqu’à 40000 et 5000kg.

On s’étonnera peut-être que je n’aie pas utilisé, dans mes Tableaux statistiques, des rendements aussi beaux, qui auraient singulièrement élevé la moyenne de cette année je n’ai pas cru devoir le faire, parce que, obtenus dans des terrains où la couche végétale atteint om,6o et même 1m, ils m’ont paru constituer des exceptions ; mais il n’en est pas de même des récoltes faites en grande culture par M. le Dr  Labrousse lui-même et par un de ses collaborateurs, M. Berthaud celles-ci trouveront leur place au milieu des récoltes normales.

J’ai cru cependant qu’il était bon de signaler tous ces résultats pour montrer les limites extrêmes des rendements auxquels la culture de la pomme de terre peut atteindre dans des terrains exceptionnels, et sans qu’il soit nécessaire de recourir à aucun procédé mystérieux.