Page:Aimé Girard - Recherches sur la culture de la pomme de terre industrielle et fourragère, 1900.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée
171
conséquences théoriques de ces recherches

riche à 17,6 pour 100 de fécule anhydre, et représentant, aux cours moyens, une valeur de plus de 1200fr par hectare ; sur des surfaces moindres, de 18 ares et de 15 ares d’abord, de 5 ares et de 4 ares ensuite, etc., j’ai cultivé de même une vingtaine de variétés dont la moitié au moins m’a fourni des rendements tels en poids et en richesse, que la valeur marchande de la récolte peut être évaluée à 800fr et 900fr par hectare.

Ces rendements ont été depuis (1889 et 1890) largement dépassés par mes collaborateurs et par moi.


Ce point capital établi, et avant que de chercher à reconnaître les conditions à l’aide desquelles ce résultat cultural peut être obtenu, il m’a semblé nécessaire d’entreprendre l’étude du développement progressif de la pomme de terre considérée, à la fois. dans ses parties aériennes et dans ses parties souterraines.

J’ai pu alors, dans le développement de cette plante, caractériser quatre phases bien distinctes la première, pendant laquelle la plante constitue exclusivement son appareil foliacé et son appareil radiculaire les tubercules n’existent pas alors ; la seconde, pendant laquelle feuilles, tiges, tubercules et radicelles s’accroissent : la troisième, pendant laquelle les feuilles et les tiges commencent à décroître, tandis que les radicelles restent stationnaires et que les tubercules continuent à croître, mais lentement ; la dernière enfin pendant laquelle feuilles, tiges et radicelles, mourantes ou déjà mortes, laissent les tubercules dans le sol, isolés de tout organe nourricier et privés, par suite, de toute faculté d’accroissement ou d’enrichissement. C’est l’époque de la maturité, et c’est aussi l’époque qu’il convient d’adopter pour la récolte. A partir du moment où les feuilles sont fanées et les tiges desséchées, les tubercules ne font plus aucun gain.

L’accroissement des tubercules en fécule s’est présenté, au cours de mes recherches, comme l’un des sujets les plus intéressants. J’ai montré alors cette richesse augmentant rapidement au furet à mesure que croît le tubercule dont, à l’état sec, la fécule représente les trois quarts. En certaines circonstances, cependant, la régularité de cet accroissement semble cesser et les tubercules semblent s’appauvrir en matière féculente ; ce n’est là qu’une apparence