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culture de la pomme de terre industrielle et fourragère.

démonstration pratique de l’efficacité des procédés culturaux que j’ai cru pouvoir en déduire.

Mais, quelle que soit l’amélioration que l’adoption de ces procédés détermine, quelque satisfaisant que puisse être dorénavant le rendement en poids de nos récoltes de pomme de terre et leur richesse en fécule, nos cultures n’en restent pas moins sous la dépendance absolue d’un fait calamiteux qui, depuis 1845, a, bien des fois, détruit les espérances des cultivateurs de pomme de terre. Ce fait, c’est le développement fréquent, dans presque toutes les régions de notre pays, constant dans quelques localités, du cryptogame parasite que du Bary a désigné sous le nom de Phytophtora infestans, et auquel d’habitude on donne plus simplement le nom de maladie de la pomme de terre.

Les récoltes de l’apparence la plus belle peuvent, du fait de ce parasitisme, être, en quelques jours, entièrement perdues pour l’agriculture.

La feuille se plaque de taches noires, celles-ci s’étendent rapidement, la végétation aérienne tout entière se dessèche, la production de la matière organique par l’appareil foliacé s’arrête, le développement du tubercule s’arrête également, et, à l’arrachage, on ne retrouve au pied de chaque plante qu’une maigre récolte. tachée de points noirs qui, rapidement, augmenteront et en amèneront la destruction totale.


Aussi, dès qu’on a su, par l’emploi des sels de cuivre, enrayer la marche du mildew, c’est-à-dire du Peronospora viticola avec lequel le Phytophtora infestans offre une si grande analogie, a-t-on eu la pensée d’appliquer à la pomme de terre le même remède qu’à la vigne. M. Jouet, dès 1885, a fait, à ce sujet, des essais justement remarqués ; d’autres l’ont suivi MM. Fasquelle, Cordier, etc. A ces essais, cependant, on pouvait adresser une critique l’indication générale du succès obtenu n’était pas accompagnée de renseignements numériques suffisants.

C’est à M. Prillieux qu’on doit le premier essai précis ; les résultats, absolument concluants, que cet essai a fournis ont été communiqués à l’Académie des Sciences le 20 août 1888. Ces