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procédés culturaux : choix du plant.

vue du choix du plant. —— Une autre donnée est alors nécessaire, et c’est en réfléchissant à quelques-uns des résultats précédents, en voyant des tubercules de poids égal donner des récoltes pesant, les unes moins de 0kg,500, les autres plus de 1kg,500, que j’ai été conduit à me préoccuper des qualités d’hérédité que les tubercules, auteurs de ces diverses récoltes, devaient posséder.

C’est ainsi que, pour comparer les résultats fournis par les gros, les moyens et les petits tubercules, j’ai été amené à emprunter les uns et les autres à la récolte d’un seul et même sujet et, par une déduction naturelle, amené à cultiver, les uns à côté des autres. dans le même terrain, et après les avoir individuellement pesés, tous les tubercules, si petits ou si gros qu’ils fussent, que cette récolte avait fournis.

C’est en 1887 que ces essais délicats ont eu lieu. Pour donner aux résultats la plus grande précision possible, j’ai choisi comme champ d’expériences le terre-plein de Joinville-le-Pont, dont le terrain meuble, passé à la claie, indemne d’insectes, m’offrait de grandes garanties contre les accidents de culture par lesquels la récolte de la pomme de terre est si aisément impressionnée.

En prévision de ces essais, j’avais, en 1886, récolté individuellement un certain nombre de pieds de dix variétés, et la récolte de chacun de ces pieds, dénombrée et pesée, avait été, individuellement aussi, ensachée jusqu’au printemps ; de telle sorte que, dans chaque sac, se trouvaient enfermés tous les tubercules provenant d’un seul et même auteur.

Au mois d’avril, tous ces sacs ont été examinés, et les récoltes dont quelques tubercules s’étaient altérés ont été rejetées. Sur chacune des cases du terre-plein, j’ai planté alors une de mes dix variétés ; l’espacement de la culture était tel que chaque case pût recevoir vingt tubercules. Pour satisfaire à cette disposition, j’ai recherché, dans chaque variété, un sujet dont la récolte comprît précisément vingt tubercules ; en certains cas, deux pieds ont été nécessaires pour parfaire ce nombre ; quelquefois enfin, j’ai dû me contenter d’un nombre moindre et boucher les vides avec des pommes de terre étrangères à l’essai.

J’ajoute enfin que, tout autour du terre-plein et pour éviter un développement excessif sur les rives, j’avais disposé un cordon de pommes de terre étrangères également.