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poser le problème que les philosophes de l’antiquité ont cherché à résoudre :

Former une société où chaque citoyen occupe la place de son intelligence, et où la vertu soit éternellement portée au suprême pouvoir !

Il s’agit ici de détruire le privilége de la naissance et d’établir l’aristocratie de la sagesse et du talent.

Platon résout le problème en fondant une éducation qui organise le classement des races d’or, d’argent et d’airain, lesquelles races ont chacune leur fonction dans sa république.

Il faut oser le dire ; en prenant l’argent pour base de l’élection, les législateurs des temps modernes ont moins bien résolu le problème. Comment la richesse serait-elle la mesure du mérite et du patriotisme, elle qui, semblable aux Harpies d’Homère, corrompt tout ce qu’elle touche ? Nous avons matérialisé la loi, comme D’Alembert avait matérialisé la science ; en sorte qu’un beau jour la banque s’est trouvée au sommet de l’édifice