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et la nécessité du gouvernement représentatif ; bien plus elle en est la vie. Aussi, depuis vingt ans, l’éducation primaire et secondaire a-t-elle été l’objet des sollicitudes de tous les hommes du pouvoir qui avaient une pensée d’avenir. Ceux-là voyaient bien que des institutions nouvelles appelaient un peuple nouveau, et que, puisque ces institutions fondaient des droits, elles devaient imposer des devoirs ; mais comment en instruire les masses ? comment leur donner à la fois la pensée et la morale, la puissance et la lumière, la souveraineté et la justice ? C’est là le point principal, et c’est précisément le point oublié. Nous instruisons le peuple comme Condillac instruisait sa statue, en lui présentant des images et des sons. Toutes les idées lui viennent du dehors, comme aux animaux les plus vils, et nous oublions d’aller chercher au dedans l’être moral, l’être infini que Dieu y a placé !

Or, ce grand travail de la régénération des peuples par les éléments matériels de la science, dégagés de toute idée morale et religieuse, doit un jour produire ses résultats. Quels seront-ils ?