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la perfection littéraire que nous devons chercher la mesure du mérite de ce genre d’ouvrage.

Étudier les voyages c’est apprendre à connaître les hommes, le globe et la nature ; c’est acquérir la vue de l’ensemble des choses. Aussi, tous les grands écrivains, depuis Montaigne jusqu’à Rousseau, se sont-ils éclairés de cette lumière. Montesquieu doit aux voyageurs les plus beaux chapitres de l’Esprit des Lois, Buffon, ses vues générales de l’univers, et Bernardin de Saint-Pierre, la révélation des harmonies célestes qui unissent la nature à l’homme et l’homme à Dieu.

Mais si les voyages sont la lumière des savants et des philosophes, ils sont aussi le charme de toutes les classes de la société. Je ne connais pas de lectures plus amusantes : ce sont livres d’émotions autant que livres d’instruction ; ce sont livres d’aventures qui nous associent à toutes les peines et à toutes les joies du voyageur. Il est si doux de faire voyager l’esprit pendant que le corps se repose ! Nos traités de géographie sont arides