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nations de la terre barbare ou civilisée ; et si l’assentiment du genre humain a proclamé le polythéisme ; s’il a sanctifié à la fois le massacre, le libertinage et la violation des droits de l’homme, dirons-nous avec Vico que ce sont là les bornes de la raison humaine. Tel est cependant le témoignage universel ; simple expression de l’état social, comment pourrait-il être l’expression de la vérité et de la raison ?

Ce système, mal compris du temps de Vico, devait l’être beaucoup mieux du nôtre. Les flatteurs du peuple ne pouvaient manquer cette occasion de lui jeter une nouvelle couronne. Le peuple est roi par l’élection, juge par le jury, pourquoi ne serait-il pas philosophe par la grâce de Vico, ou de son brûlant disciple, l’abbé de Lamennais ? Il est vrai qu’en faisant le peuple électeur et juré, on a eu l’heureuse idée de fonder des écoles pour l’instruire, et de fixer un cens d’éligibilité pour le trier ; mais en philosophie, rien de plus inutile que le triage et l’instruction ; c’est le nombre qui fait l’autorité. Nous avons bien à faire vraiment