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l’éducation, cette seconde naissance qui refait notre entendement et le meuble ou le démeuble au gré de nos maîtres et de nos professeurs. Là notre raison agit, mais offusquée par les habitudes de l’école, par le chaos de la théologie, par les systèmes de la science, par les théories philosophiques qu’un grand génie nous impose et qu’un plus grand génie anéantit ; car les opinions des philosophes sont aussi variées que les mœurs des peuples. Nous passons de Saint-Augustin à Bossuet, de Platon à Cicéron, d’Aristote à Descartes, de Descartes à Locke, de Locke à Kant, de Kant à Fichte, à Schelling, à Hegel sans jamais nous arrêter, forgeant notre intelligence à toutes ces fournaises, accusant nos pères de mensonges et n’écoutant pas la voix de nos enfants qui déjà se préparent à nous accuser à leur tour.

Dans ces causes incessantes de nos erreurs, je n’ai pas rappelé les passions qui nous aveuglent et les ambitions qui nous rendent serfs des passions d’autrui ; je n’ai rien dit des influences physiques