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première, contre le sang versé, soit au nom de la justice, soit au nom de la religion[1]. Ses supplications pour supprimer la peine capitale sont d’autant plus dignes de reconnaissance, qu’elles retentirent à une époque où toute la morale humaine reposait sur la mort, seule borne du crime, seul recours du malheur, seul juge des nations dans l’antiquité ! Les chrétiens s’élevèrent plus hauts : en spiritualisant la vie, ils en comprirent le but. Dès lors, l’homme n’eut plus le droit de retrancher à l’homme une seule minute du temps que Dieu lui accorde, non pour le bonheur sur la terre, il n’y en a pas de complet, mais pour le repentir ou la vertu, deux routes que le Christ nous ouvre jusques à lui !

Ainsi fut écrite, par l’abbé Fleury, l’Histoire du Christianisme avec les lumières de la science et la foi d’un père de l’Église. Lorsqu’on se rappelle l’esprit théologique de la fin du règne de Louis XIV,

  1. Voyez la section troisième de cet ouvrage, p. 53, 54, 55, où il est parlé de l’abolition de la peine de mort.