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ternes dont la cupidité et la crédulité surchargent nos croyances. Ces choses, dit-il, sont hors de la véritable religion ; on peut porter un scapulaire, dire tous les jours le chapelet sans pardonner à ses ennemis, ou sans quitter sa concubine[1]. La piété n’est pas là, elle est dans les œuvres. Que saint Jacques ne soit jamais venu en Espagne, ni Madeleine en Provence, que nous ignorions l’histoire de saint Georges et de sainte Marguerite, l’Évangile en sera-t-il moins vrai ? serons-nous moins obligé de croire à la Sainte-Trinité et à l’incarnation, à porter notre croix, à renoncer à nous-même et à mettre toute notre espérance dans le ciel[2].

Personne n’a tracé d’une main plus ferme la limite de la puissance ecclésiastique, de cette puissance dont, suivant une sainte parole, le royaume n’est pas de ce monde. Il blâme les évêques d’avoir distribué des couronnes de la part de Dieu, et il traite la déposition des rois par les papes d’attentat à la dignité royale ; il con-

  1. Huitième discours sur l’Histoire ecclésiastique, p. 342.
  2. Préface de l’Histoire ecclésiastique, édition in-4, p. 10.