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connue avant eux. La poésie est partout où se trouve la vérité.

Ces fleurs du Nord, si lentes à éclore, n’en sont pas moins belles et vigoureuses. L’Europe entière subit, depuis vingt années, l’imitation de Byron et de Scott. L’Allemagne, aux efforts scientifiques de laquelle nous avons assisté, remplit de productions magnifiques et originales tout le commencement du siècle actuel. La pratique des affaires qui manque à la Germanie est remplacée par une science immense, un grand instinct de poésie, une variété et une facilité de pinceau sans égales, une impartialité pleine de sympathie pour tout ce qui est grand et noble. Gœthe crée le drame allemand ; il donne une impulsion nouvelle à l’ode, au roman, à la polémique, à l’étude des antiquités ; génie vaste, lyrique dans son essence, se prêtant à tout et ne produisant pas un seul ouvrage qui ne soit un événement dans son siècle. À côté de lui se placent Jean de Muller ; Schiller qui fit pénétrer dans le drame les plus hautes et les plus pures inspirations de Fichte ; Tieck ; les deux Schlegel et