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de Lope et de Calderon, souvent habiles, doués d’une verve facile et ne reproduisant la vie que sous son aspect passionné ou extérieur ; vous trouvez chez ces remarquables écrivains le double reflet de l’Italie et de l’Espagne, mais à peine quelques traces de l’influence française : tant il est vrai que la civilisation vient du Midi et qu’elle s’achève dans le Nord !

L’Arabie et la Provence, la Sicile et l’Italie jettent au loin les premiers rayons de notre renouvellement littéraire ; l’Espagne se développe un peu plus tard ; la France vient ensuite ; la Provence est l’institutrice de l’Italie, qui féconde à la fois la France, l’Angleterre et l’Allemagne ; vous diriez cette marche splendide du soleil, éclairant tour à tour les cimes étagées des Alpes neigeuses. La lumière jaillit du Midi, pénètre les régions moyennes, atteint le Nord, s’y élabore et s’y réfracte ; puis revient, armée d’une double puissance et colorée de mille lueurs prismatiques, se jouer autour du Midi son berceau. Au moment où nous écrivons ces lignes, l’Italie et l’Espagne puisent aujourd’hui la vie intellectuelle aux sources de l’Angleterre