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agréablement vide ; on l’aime surtout quand il exprime dans ses lettres, dans ses oraisons, dans ses dialogues, le patriotisme romain, la profondeur et la naïveté du sentiment national, les regrets inspirés par la chute prochaine de la république. Bien loin de lui, mais respectable encore par la gravité du style et la variété des connaissances, Varron se montre élégant polygraphe, archéologue érudit.

Lorsque la statue de la vieille patrie est renversée, une moisson nouvelle et abondante naît sur ses débris et voile la décadence romaine ; près de Virgile on voit se grouper Ovide, Horace, Properce ; ce dernier, doué d’un génie épique plutôt qu’élégiaque, et auquel se rattachent Catulle et Tibulle, imitateurs heureux des Grecs de la dernière époque ; Horace qui perfectionna la satire de la vie privée, seule forme poétique qui appartienne spécialement aux Romains ; esprit charmant, délicat, surtout sensé, qui inventa et perfectionna une comédie sans dialogue et une morale sans doctrine ; Ovide qui, par son ingénieux