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La même originalité vierge, la même beauté confuse règnent dans le drame hindoustanique, assez semblable au drame espagnol, quant à la verve lyrique et à la variété des incidents. Tout s’y meut avec une facilité gracieuse ; les moyens nombreux d’une intrigue compliquée n’en obscurcissent jamais la clarté. Une foule de personnages y apparaissent sans s’y confondre, et toutes les nuances de la comédie et de la tragédie se fondent dans un ensemble plus harmonieux que passionné. Bhavabouti, Soudraka, Kalidasa ne possèdent ni la souveraine majesté d’Eschyle, ni la verve comique et l’observation profonde de Shakspeare ou de Molière. La suavité lyrique de Guarini, l’invention légère et hardie de Calderon donneraient une plus juste idée de leur mérite et de leur tendance.

Si l’on veut chercher les points de contact et de filiation qui rattachent l’ancien Hindoustan à l’Égypte, à la Perse, à la Phénicie, à l’Assyrie, à la Germanie, à la Grèce et à Rome ; on s’étonnera de la parfaite ignorance où nous laissent le