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Un des plus grands services que Linné ait rendus à la botanique, c’est de simplifier sa nomenclature. Il a donné des noms à toutes choses, mais ces noms, objets de tant de critiques, il ne les a pas donnés au hasard : la plupart offrent d’heureux rapprochements ou de touchants souvenirs ! Le double caractère de cette partie de ses œuvres est la précision et la poésie. Et, par exemple, en contemplant le bauhinia dont les folioles sont toujours accouplées deux à deux, on devine que Linné nomma ainsi cette plante par allusion aux deux frères Bauhin, dont les noms, toujours unis comme ces feuilles, sont attachés aux mêmes ouvrages et rappellent les mêmes découvertes. Un second exemple montrera encore mieux la pensée de Linné. Les fleurs du genre commelina ont deux pétales remarquables et un troisième plus petit ; en établissant ce genre, Plumier et Linné caractérisent les trois Commelins, dont deux (Jean et Gaspard) se sont distingués dans la science, tandis que la mort vint interrompre les travaux du troisième avant l’heure de la gloire. Ce dernier, c’est le pétale le plus petit que les deux plus grands