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Galilée. Mais qu’on y songe bien, ces ouvrages ont fait révolution. Le genre humain leur doit quelque chose de plus que des vérités physiques, il leur doit la première des libertés, celle qui enfante toutes les autres, la liberté de la pensée.

À cette époque, le dogme de l’autorité enchaînait le monde ; toute vérité était écrite, et la science et la raison avaient leurs limites dans ce qui avait été fait, dans ce qui avait été dit : point de progrès à la pensée, point d’avenir au genre humain ! Pour détruire cette puissance anti-sociale, il fallait la convaincre de mensonge ; bien plus, il fallait que ce mensonge frappât tous les yeux, occupât toutes les oreilles, qu’on l’imprimât, si l’on peut s’exprimer ainsi, au front des astres, et qu’il y demeurât éternellement visible, pour la gloire du génie et le salut de l’avenir. Ce fut l’inquisition qui se chargea de rendre ce service à l’humanité. Elle voulait condamner l’œuvre de Galilée, et il se trouva qu’elle condamnait l’œuvre de Dieu. Terrible méprise qui attira la foudre sur sa tête, et dont le scandale toujours croissant pendant un demi-siècle réveilla le genre humain. Ainsi périt l’auto-